Pendant la crise sanitaire, les pouvoirs publics ont accompagné le développement de la pratique du vélo par une multiplication d’aménagements cyclables temporaires dans les villes. S’appuyant sur de nombreuses photographies, une équipe de recherche analyse le déploiement et la pérennisation de cet urbanisme tactique cycliste.
Au printemps 2020, la pandémie de la Covid-19 a incité les pouvoirs publics à repenser l’utilisation de l’espace public, particulièrement des routes, afin de développer des moyens de transport à la fois efficaces et adaptés au contexte sanitaire. Redoutant une désertion des transports en commun et un report massif vers l’automobile, les décideurs d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud se sont tournés vers les modes actifs, dont le vélo, rapidement considéré comme un véhicule adapté pour assurer les préconisations de distanciation physique minimale. Les pouvoirs publics ont ainsi entrepris, souvent dans l’urgence et avec plus ou moins de succès, le développement d’infrastructures cyclables temporaires, qualifiées de « coronapistes » en France, permettant de faire face à un accroissement des pratiques cyclables en situation pandémique (Nurse et Dunning 2020 ; Ortar et Rérat 2023). Confrontés à de fortes attentes de pérennisation de ces aménagements, ils se sont depuis largement engagés dans cette voie…
Au sommaire :
- Diversité de formes, économie de moyens et accroissement des usages ;
- Conflits d’usages et sentiment d’insécurité : les limites de l’urbanisme tactique cycliste ;
- L’urbanisme tactique cycliste accélérateur de tendances : vers une pérennisation progressive des coronapistes.
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