Sociologue des espaces ruraux et de la jeunesse à l’université de Bordeaux, Clément Reversé alerte contre la vulnérabilité accrue des moins de 30 ans à la campagne. Un phénomène n’apparaissant pas, pourtant, ou trop peu dans l’agenda médiatique, pas plus que politique. Et ce alors que les jeunes travailleurs précaires en milieu rural, en particulier les femmes, s’avèrent davantage exploités dans le travail que les urbains… Les raisons de cet « oubli » sont multiples, selon lui : flou statistique autour des inégalités territoriales, manque d’intérêt des décideurs pour les plus jeunes, politiques Jeunesses et de lutte contre la pauvreté inadaptées, rejet plus marqué des aides sociales, etc. Tribune.

Si l’on pense pauvreté, une réalité urbaine vient à l’esprit. La grande ville, la banlieue, le péri-urbain. Seule exception dans cet imaginaire de pauvreté de béton : les agriculteurs. Leur mobilisation contre leur précarité grandissante est actuellement très médiatisée. Lorsqu’ils ne sont pas sur le devant de la scène, ils restent observés avec intérêt par les chercheurs et les pouvoirs publics. Trois raisons à cela : ils sont particulièrement subventionnés, le maintien de leur profession joue un rôle déterminant pour les espaces ruraux et les enjeux de « souveraineté alimentaire » cristallisent l’attention.

Mais en dehors de ce corps de métier, la pauvreté des espaces ruraux à très faible densité de population est comme invisible. Les questions de précarité et d’exclusion sociale sont très peu médiatisées lorsque l’on parle de tous les autres habitants des campagnes…

Au sommaire :

• Que sait-on de la pauvreté des jeunes ruraux ? ;
• Un non-recours aux aides plus important ;
• Les jeunes femmes plus durement touchées.

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