Exemples de collectivités à l’appui, l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN) vient de publier une série de recommandations pour une plus grande sobriété énergétique et lumineuse des décorations lumineuses de fin d’année.
Sans préconiser de renoncer aux décorations lumineuses ponctuelles de fin d’année, l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN) vient de publier une série de recommandations aux acteurs publics et privés pour leur demander de « revenir à des pratiques de bon sens, plus responsables » et « ne plus confondre allègrement les enjeux de l’énergie et ceux des émissions de lumières ». L’Association, à l’origine du label « Villes et villages étoilés », met en avant cinq types de mesures pour plus de sobriété. Elle insiste d’abord sur la nécessité selon elle de « distinguer lumières et énergie » et de « ne plus multiplier la quantité de lumière artificielle émise, au prétexte que l’on fait ou ferait des économies d’énergie ». « Nous sommes obligés une fois encore de rappeler que ce n’est pas en visant des économies d’énergie que la quantité de lumière artificielle émise est automatiquement réduite, insiste l’association. Souvent même, avec le recours aux LEDs notamment, le résultat est hélas contraire. » Elle invite aussi à « adopter une approche vraiment globale des coûts et impacts des décorations lumineuses », en prenant en compte pour les premiers la totalité des dépenses (achats et locations de décorations, coûts d’installations, de fonctionnement et de maintenance) et pour les seconds le fait que toutes les sources lumineuses affectent la vision humaine, le sommeil et la santé, ainsi que la faune, la flore et ont un coût pour la collectivité. Elle recommande des pratiques de « bon sens » pour les décorations de fin d’année : limiter à une période de 3 semaines leur éclairement (par exemple, de mi-décembre au 6 janvier) au lieu de périodes de plus de deux mois (de début novembre à fin janvier) comme cela a jusqu’alors été assez fréquent ; éteindre les décorations lumineuses à 22 h, 23 h ou à minuit, au plus tard ; ne pas multiplier le nombre de ces sources lumineuses additionnelles dans un contexte déjà jugé « sur-éclairé » ; réduire leur puissance et leur luminosité ; éviter les éblouissements et leur émission de lumières intrusives dans les logements ; bannir toutes les couleurs froides ; choisir des éclairages dont la température de couleur n’excède pas 2.200K pour privilégier les lumières dorées ou ambrées ; privilégier des éclairages dont la lumière peut être dirigée vers le sol. L’ANPCEN propose aussi d' »inventer des décorations extérieures sans recours systématique à la lumière artificielle » – et de citer l’exemple de municipalités qui privilégient l’organisation de décors extérieurs à base de végétations et matériaux naturels, de petits miroirs, de papiers et rubans créés avec les habitants, avec des associations, des écoles, etc. Elle alerte aussi sur les « limites des LEDs » : « Le fait de recourir aux LEDs en avançant leur ‘faible consommation énergétique’ ne doit définitivement plus constituer en 2022 un prétexte pour multiplier encore les sources et décors lumineux, ou pour étendre les périodes d’éclairement », car selon elle, « la multiplication ou le remplacement par des LEDs, loin de réduire la pollution lumineuse, au contraire l’accroît ».
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