Dans un appel du 18 octobre, l’Association des Maires Ville&Banlieue de France appelle le Président de la République à « prendre en compte les solutions de terrain, initiées par les mairies et les intercommunalités, à les faciliter grâce à des financements à la hauteur des besoins, et à les déployer à l’échelle nationale.« , l’appelant également à « réimplanter des services publics locaux et nationaux au cœur des quartiers populaires.« . L’appel soulève également un « besoin de services d’éducation scolaire, d’action socioéducative, de prévention, de formation professionnelle, de petite enfance, de droits des femmes, d’assistance aux ainés, de santé, d’accès au logement digne durable et aux énergies, de mobilités, de culture, de sport, de proximité, de soutien à la vie associative et citoyenne, et de lien et d’accompagnement social.«
Nous, maires, présidents et élus de communes et d’intercommunalités engagées dans l’association Ville & Banlieue, sommes inquiets et en colère !
Depuis un an, nous travaillons avec les services de la Première ministre et du ministère chargé de la Ville. Nous avons échangé, débattu et avancé même si nous ne sommes pas toujours d’accord.
Une fois de plus, le Comité interministériel des Villes (CIV) prévu le 9 octobre dernier a été reporté pour convoquer dans l’urgence un Conseil national de la refondation (CNR) « postémeutes » dont il n’est rien ressorti de concret.
Nous n’en pouvons plus des atermoiements et des reports. La concertation dure depuis plus d’un an. Nous avons fait des propositions et avons désormais besoin de décisions à la hauteur des lourdes difficultés des habitants de nos quartiers.
Monsieur le président, en reportant le CIV, vous avez manqué un énième rendez-vous avec les villes et quartiers populaires. Il est impératif que vous preniez conscience de l’urgence de
la situation.Depuis plusieurs années – notamment dans une tribune adressée le 24 mai dernier –, nous vous alertons sur l’urgence à agir face à une situation qui s’aggrave : décrochage des jeunes, conséquences de l’inflation sur le pouvoir d’achat et la vie quotidienne des habitants, risques d’une explosion.
Nos collectivités se distinguent par des indicateurs économiques, démographiques et sociaux qui interpellent : proportion de jeunes très élevée, surreprésentation des familles monoparentales, nombre considérable de foyers vivant sous le seuil de pauvreté, taux de chômage dépassant de plus du double la moyenne nationale, niveau d’éducation et de qualification bien inférieur à celui des autres territoires, surpopulation dans le parc public de logements sociaux et les copropriétés vieillissantes et dégradées…
Nous avons exprimé notre inquiétude et notre colère à de nombreuses reprises sans être entendus. Les émeutes du début de l’été en sont la preuve. Et depuis, rien n’a changé….
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Photo : Ville&Banlieue
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