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Mondial de football : plusieurs grandes villes, rejointes par Paris, s'opposent aux écrans géants

par | 4.10.22 | Actualité, Solidarité, Sport

Lille, Strasbourg, Rodez, et désormais aussi Marseille, Bordeaux, Nancy, Reims… Ces villes ont décidé de ne pas installer d’écran géant pour diffuser les rencontres de la Coupe du monde de football au Qatar devant avoir lieu du 20 novembre au 18 décembre. Et on apprenait ce lundi soir que la ville de Paris y renonçait également.

« Nous ne diffuserons aucun match sur écran géant », a annoncé samedi 1er octobre la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, dans un tweet, dénonçant un « non-sens au regard des droits humains, de l’environnement et du sport ». Martine Aubry a précisé que la déclaration avait été adoptée « à l’unanimité » dans la nuit de vendredi à samedi par le conseil municipal, où sa majorité socialiste fait face à l’opposition des groupes écologiste et macroniste. La ville ne se mettra pas non plus « aux couleurs d’un événement que nous refusons de soutenir », a affirmé l’adjoint au maire, Arnaud Deslandes. « J’ai questionné la métropole qui est sur cette position » également, a précisé Martine Aubry.

À Rodez, le maire Christian Teyssèdre (proche de LREM), interrogé par un élu d’opposition lors d’un conseil municipal tenu vendredi soir, a affirmé qu' »il n’y aura pas d’écrans géants » dans sa ville. « Je ne cautionne pas l’organisation de cette compétition dans ce pays. Le football n’est qu’argent et la ville de Rodez ne se mêlera pas à ça », a-t-il ajouté.

La maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, avait pour sa part indiqué lors du dernier conseil municipal qu' »il n’est pas prévu de projections publiques concernant la Coupe du monde ». « La ville de Strasbourg ne diffusera pas la Coupe du monde 2022 organisée par le Qatar. Impossible pour nous de ne pas entendre les nombreuses alertes des ONG qui dénoncent les abus et l’exploitation des travailleurs immigrés. Strasbourg, capitale européenne, siège de la Cour européenne des droits de l’Homme, ne peut décemment cautionner ces maltraitances », avait-elle argumenté dans une interview accordée à France 3 Alsace.

Pas de fan zones, ni d’écrans géants. La ville de Bordeaux elle non plus ne diffusera pas les rencontres du Mondial, a fait savoir ce lundi 3 octobre son maire écologiste Pierre Hurmic. « J’aurais vraiment l’impression, si Bordeaux accueillait ces fan zones, d’être complice » de « cette manifestation sportive qui représente toutes les aberrations humanitaires, écologiques et sportives », a-t-il déclaré lundi matin à plusieurs médias, dont l’AFP. Parmi les raisons du boycott, le traitement des travailleurs immigrés et le nombre de décès dans le cadre de la construction des huit stades du Mondial. Outre la question des droits de l’homme, Pierre Hurmic se refuse à être « incohérent » par rapport aux efforts demandés à la population en matière « de sobriété énergétique » : « Vous ne pouvez pas appeler vos concitoyens à la sobriété et vous-même vous montrer complice d’aberration énergétique de cette nature » Le maire a précisé que la décision aurait été la même si le Mondial s’était joué en été, et qu’aucun écran ne serait mis en place si l’équipe de France arrivait en finale. Il s’est dit persuadé « que d’autres maires prendront des décisions identiques dans les jours à venir ».

« Cette compétition s’est progressivement transformée en catastrophe humaine et environnementale, incompatible avec les valeurs que nous voulons voir portées au travers du sport et notamment du football », a de même déclaré lundi la municipalité de Marseille, dirigée par le socialiste Benoît Payan à la tête d’une large coalition de gauche et écologiste. « Marseille, fortement attachée aux valeurs de partage et de solidarité du sport et engagée pour construire une ville plus verte, ne peut contribuer à la promotion de cette coupe du monde de football 2022 au Qatar », a insisté la ville dans un communiqué.

La ville de Nancy pointe elle aussi dans un communiqué le « décalage » de « l’usage de stades climatisés durant cette Coupe du monde (…) avec les enjeux de transition écologique » et appelle « les organisateurs (…) à « sérieusement revoir les règles d’attribution des prochaines coupes du monde » afin « d’intégrer ces enjeux » de « sobriété » et de « respect du droit humain ».

De même, pour le maire de Reims, Arnaud Robinet (Horizons), « à l’heure où les pouvoirs publics demandent (…) de réduire (la) consommation d’énergies, de telles installations susciteraient une incompréhension légitime (…) pour l’un des évènements les plus controversés de l’histoire du sport ».

Et ce lundi soir, on apprenait que la ville de Paris, bien que le Paris Saint-Germain soit propriété du Qatar, n’installera pas non plus de fan zones ni d’écrans géants dans l’espace public. « Pour nous il n’a pas été question d’installer des zones de diffusion des matches pour plusieurs raisons : la première c’est les conditions de l’organisation de cette Coupe du monde, tant sur l’aspect environnemental que social, la seconde, c’est la temporalité, le fait que ça ait lieu au mois de décembre », a expliqué à l’AFP l’adjoint chargé du Sport, Pierre Rabadan. « Toutes ces raisons nous font dire que c’est un modèle de grands événements qu’on ne souhaite pas voir se pérenniser et qui va à l’encontre de ce que nous souhaitons organiser à Paris », a-t-il ajouté.

Source : Localtis

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