Haro sur la densité. Au moment où plusieurs métropoles françaises s’engagent dans la révision de leur plan local d’urbanisme (PLU), la densité est sur le banc des accusés. Encensée il y a encore cinq ans, et présentée alors comme une réponse à l’étalement urbain et à la fragmentation sociale, la densité serait désormais responsable de tous les maux contemporains. Avec la crise sanitaire, elle serait même devenue l’ennemi public numéro un, ressuscitant l’image éculée de la ville mortifère que dénonçaient les hygiénistes il y a près de deux siècles.
On ne compte plus les mises en cause de la densité. Densité serait devenue synonyme de cherté, de conditions de vie dégradées, de ville polluée.
A Paris, ville incontestablement dense et compacte, elle est si décriée que ses contempteurs sont capables dans le même argumentaire de déplorer la fermeture d’une école et le départ de familles – autrement dit, la baisse du nombre d’habitants – et de s’effaroucher d’une densité qui ne cesserait d’augmenter.
Or, il convient de rappeler que l’on calcule la densité en divisant la population par la superficie. Les limites de Paris étant inchangées depuis le 1er janvier 1860, le diviseur est invariablement fixé à 105,4 km2 : quand la population baisse, la densité l’imite…