Crise ukrainienne, crise de la Covid-19, crise des Gilets jaunes, crise du terrorisme, crise des réfugiés… jamais le terme « crise » n’a autant été utilisé que ces dernières décennies pour désigner des événements introduisant des troubles profonds dans nos sociétés et laissant craindre ou espérer le changement. Quels sont les impacts de ce climat de fébrilité permanente sur la société française ?

Les enquêtes du CRÉDOC montrent que les Français s’accoutument à la succession des menaces, relativisent leurs inquiétudes, se concentrent sur leur quotidien et investissent les domaines de la vie sur lesquels ils peuvent avoir une certaine maîtrise, plus d’un Français sur dix ayant engagé, par exemple, une reconversion professionnelle. Alors que la crise se caractérise théoriquement par des changements majeurs dans les comportements et les aspirations, la multiplicité des crises et leur enchaînement produit plutôt une recherche de stabilité, voire de retour au « monde d’avant » et une forme de resserrement des liens sociaux sur un entre-soi. L’État, le gouvernement et les institutions sortent renforcés de cette période : les Français affichent leur confiance dans les pouvoirs publics et sont moins nombreux à souhaiter des réformes radicales.

Au sommaire :

• Relativiser les risques, se recentrer sur son quotidien ;
• Des relations sociales qui se resserrent ;
• La place du travail est confortée ;
• Peu de mobilité résidentielle, des envies de reconversion professionnelle ;
• Retrouver la stabilité du « monde d’avant ».

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